« Le but de notre vie est de chercher « dans la liberté de l’Esprit » le Dieu qui maintenant nous fait habiter unanimes en notre demeure et qui au dernier jour rassemblera dans la sainte cité le peuple qu’il s’est acquis » CFM art. 1 §5
Pour mener au mieux cette vie, trois piliers soutiennent nos journées : la prière, le travail manuel et l’étude, la vie fraternelle. Et des lieux précis sont attribués à ces différentes activités ponctués par l’appel de la cloche qui rythme nos journées nous appelant à vivre dans l’un ou l’autre lieu du monastère.
Tout commence à la chapelle où nous nous retrouvons le matin pour l’oraison ou la lectio divina (ce temps de prière personnelle et silencieuse) « A l’exemple de saint Dominique qui portait toujours avec lui l’évangile de Saint Matthieu et les épîtres de saint Paul, et qui les savait presque par cœur, les moniales sauront avant tout la Sainte Ecriture dans les mains, et elles la scruteront dans une méditation assidue, se haussant, comme bienheureux père, de la lecture à la prière, de la prière à la méditation, et de la méditation à la contemplation. » LCM. Art 968§1, l’office des Laudes, la messe. « Les moniales, surtout par la célébration de la liturgie, offrent le sacrifice de louange en présence de Dieu. » CFM art.1§4
« La lectio divina est cette forme de lecture qui est ordonnée à un véritable colloque avec Dieu, car « nous parlons à Dieu quand nous prions, nous l’écoutons quand nous lisons les livres saints. » Saint Ambroise cité dans LCM art.97 §1
Vers 9h15, les sœurs se rendent à leur travail, travail pour faire tourner la maison ou bien travail artisanal proposé à la vente. Diverses pièces du monastère s’animent : la cuisine, la buanderie, l’atelier où sont confectionnées les aubes et autres travaux de couture, l’accueil des hôtes et la bergerie.
En effet, le travail reste un pilier de la vie monastique : il est normal que les sœurs partagent le sort de tous les hommes qui gagnent leur pain par le fruit de leurs œuvres : « Joyeuses d’accomplir le propos du Créateur et d’être associées à l’œuvre du Rédempteur, les sœurs se mettront volontiers au travail, avec toutes les forces de leur intelligence et de leur volonté, leurs dons de nature et de grâce. » LCM art.104
Vers 11h40, la cloche nous rappelle à la chapelle pour l’office de sexte suivi du chapelet, prière très chère à l’Ordre, récité en communauté au cours duquel nous prions pour toutes les intentions confiées au monastère. « Les moniales estimeront tout spécialement le rosaire : cette vénérable forme de prière conduit en effet à la contemplation du mystère du salut, dans lequel la Vierge Marie est intimement unie à l’œuvre de son Fils. Qu’il y ait chaque jour la récitation commune d’au moins un tiers du rosaire. » LCM art.91 §2
Puis vient le moment de rentrer au réfectoire : lieu de silence pour permettre une reprise des forces physiques et pour profiter de l’enseignement entendu à travers la lecture de table : véritable nourriture spirituelle et intellectuelle. « Puisque « l’homme ne vit pas seulement de pain » les moniales, gardant le silence au réfectoire, écouteront une lecture, « afin que la bouche ne soit pas seule à prendre de la nourriture, mais que les oreilles aussi aient faim de la parole de Dieu. » LCM art.54§2.
A la suite se tient un temps de récréation : temps d’échange fraternel, de détente communautaire. « La connaissance mutuelle et la communion fraternelle seront favorisées par les diverses récréations. Que toutes s’y efforcent de plaire en tout à toutes, avec joie et simplicité. » LCM art.6 §1
La cloche nous appelant à l’office de none y met fin.
Après un temps de repos, le travail reprend à 15 heures jusqu’à 17 heures : à nouveau jardin et atelier s’animent : culture de fleurs pour orner la chapelle, couture pour la boutique. « Le travail favorise aussi l’équilibre de l’esprit ainsi que la formation et le développement de la personnalité elle-même. » LCM art.105 §1.
L’étude « élément caractéristique de l’observance de l’Ordre, et recommandée de quelque manière aux premières sœurs par le bienheureux Dominique » LCM art.100§2 trouve aussi sa place : ou bien une étude personnelle silencieuse dans sa cellule, ou bien sous forme de conférences communautaires (session portant sur différents thèmes comme l’Histoire de l’Eglise, des points de théologie…) ; pour les novices, sous forme de cours donnés par l’une ou l’autre sœur chargée de la formation. Pour nous aider dans ce travail, une bibliothèque bien fournie est à notre disposition.
« Dans l’étude de saint Thomas d’Aquin, elles trouveront le meilleur maître, lui dont l’Eglise recommande toujours la doctrine et que l’Ordre reçoit comme son patrimoine. » LCM art.101§3
Enfin à 17h15, une heure d’oraison devant le Saint Sacrement nous remet pleinement devant le Seigneur avec le travail accompli durant la journée puis nous chantons les vêpres. « Les laudes, comme prière du matin et les vêpres comme prière du soir, les deux pôles de l’office quotidien, doivent être tenues pour les heures principales et elles doivent être célébrées en conséquence. » LCM art.81§2
Après le dîner, certains soirs, la prieure rassemble la communauté au Chapitre où elle prononce une exhortation sur la vie spirituelle et religieuse et où les sœurs ont la possibilité de demander pardon pour les manquements à la Règle. « Au chapitre régulier, les moniales, fraternellement réunies sous la conduite de la prieure, s’entraideront mutuellement avec charité et humilité à restaurer et promouvoir la vie régulière. » LCM art.68.
C’est aussi dans ce lieu que se déroulent les grandes étapes de la vie d’une sœur : l’entrée au postulat, la prise d’habit, l’élection de la prieure avec toute la communauté réunie.
Le Jeudi Saint, nous y revivons le lavement des pieds, cérémonie solennelle au cours de laquelle la prieure lave les pieds des sœurs à l’imitation du Seigneur au Cénacle.
Le martyrologe y est lu et de manière solennelle les 25 mars et 23 décembre.
Les complies caractérisées par une procession à la Vierge et à Saint Dominique, suivis de l’office des lectures terminent la journée et le monastère plonge dans le « Grand Silence » jusqu’aux Laudes le lendemain.