Dominique est né à Caleruega, dans la région de la Castille en Espagne, après 1170. De son enfance, nous ne savons que peu de chose. Sa mère, la bienheureuse Jeanne d’Aza aurait eu la prémonition de la vocation de son fils ayant eu la vision, alors qu’elle était enceinte, d’un chien tenant en sa gueule une torche enflammée. D’abord éduqué par un oncle qui était prêtre, il fut ensuite envoyé à Palencia pour étudier les arts et la théologie. Là, Dominique a vendu ses livres pour subvenir aux besoins des victimes d’une famine locale éprouvant pour la Bible une passion qui ne se démentira jamais. Il rejoint ensuite le chapitre des chanoines réguliers d’Osma, sous le prieuré de Diego de Acebes. Engagé dans une forme de vie exigeante, il quitte le cloître en 1203 ou 1204 pour accompagner Diego, déjà évêque, en Europe du Nord en mission diplomatique. Traversant la région de Toulouse, il découvre l’hérésie des Albigeois, qui ravage alors le Midi de la France. Un désir missionnaire grandit en Dominique et il voulut faire connaître le Christ aux païens.
En 1206, après un second voyage en Europe du Nord, Diego et Dominique, de retour en Espagne, rencontrent à Montpellier les légats pontificaux chargés de convertir les hérétiques. Ils leur conseillèrent d’aller à pied, sans or ni argent, en « hommes évangéliques ». Diego, renvoyant ses bagages à Osma, partit avec Dominique pour prêcher dans la pauvreté apostolique. Avant novembre, Diego proposa au pape d’établir une mission à long terme en Languedoc, dans le sud de la France. À la fin de 1206, il fonde une « praedicatio » centrée à Prouilhe, dont Dominique est le chef effectif. C’est là, au pied de la colline de Fanjeaux, que quelques femmes converties du catharisme se sont installées pour mener une vie religieuse : ceux sont les premières moniales dominicaines fondées avant les frères. A l’école de Dominique, elles apprendront à suivre le Sauveur doux et humble de cœur, à désirer le salut de tous les hommes, à les porter tous dans le secret de leur compassion.
Quelques compagnons ont rejoint Dominique et ont voyagé avec lui à travers la région déchirée par la guerre. Dominique ne ménage pas ses forces, il donne le jour au prochain et la nuit à Dieu. Par un signe, le Seigneur confirme la Parole qu’il annonce à temps et à contre-temps. C’est à Montréal que les Cathares tenteront en vain de brûler l’un de ces textes : c’est le « miracle du feu ».
En 1215, ce groupe de compagnons s’installe à Toulouse dans une maison mise à disposition par Pierre Seilhan. Au retour de Dominique de sa visite au concile du Latran, le petit groupe de prédicateurs adopte la règle de saint Augustin et les coutumes des Prémontrés, délibérément, ils insistent sur un statut de pauvreté. Le 22 décembre 1216, le pape confirme la communauté de Toulouse et, le 21 janvier 1217, il utilise le nom de « prédicateurs » pour désigner la vocation des frères. « Car l’Ordre des Frères prêcheurs fondé par Saint Dominique « fut, on le sait, dès l’origine spécifiquement institué pour la prédication et le salut des âmes. » CFOP
L’appel missionnaire de Dominique était universel. En 1217, il dispersa le petit groupe de ses frères. Certains partent pour l’Espagne, d’autres pour Paris, d’autres soutiennent encore les religieuses de Prouille. Dominique lui-même se rendit en Italie pour rendre compte au pape de son action. Il envoya des frères à Bologne. Comme Paris, cette ville était un centre universitaire important. Les vocations affluaient ; l’Ordre adopte des lois et s’organise en provinces lors des premiers Chapitres généraux célébrés en 1220 et 1221. Dominique, épuisé, meurt à Bologne le 6 août 1221, au retour d’une mission de prédication en Lombardie. A sa demande, il est enterré sous les pieds de ses frères à Bologne. Le pape Grégoire IX le canonise en 1234.
Humain, Dominique l’a été à l’image du Sauveur ami des hommes dont il a scruté les traits et la parole tous les jours de sa vie, à l’image du Christ de Cana, des Béatitudes et de Gethsémani, à l’école du Christ de Pâques. « Partout il s’est manifesté en paroles et en acte comme un homme de l’Evangile. »