Un mois : un saint

Chaque mois, nous mettons un saint à l’honneur et nous vous le présentons. Quand cela s’y prête, nous vous proposons également des neuvaines ou prières afin de se préparer aux plus grandes fêtes de notre vie chrétienne.

MARS

Saint Thomas d’Aquin : 750 ans de sa mort ce 7 mars 2024!

 Né en 1225, de la famille des comtes d’Aquino (Italie méridionale), saint Thomas fit ses études à l’abbaye de Monte Cassino puis à Naples; il les compléta après son entrée dans l’Ordre des Prêcheurs en 1244, principalement sous la direction de saint Albert le Grand à Cologne. Sa vie d’étudiant puis de professeur fut toute simple, mais son œuvre est impressionnante. L’Ordre reconnaît en lui un maître et un modèle, pour œuvrer à une meilleure intelligence de la Parole de Dieu. Il mourut le 7 mars 1274.

C’était d’abord un vrai contemplatif qui exprima ensuite dans ses œuvres ce qu’il avait contemplé. Il est avant tout un fils de saint Dominique  qu’il a choisi en dépit des oppositions familiales et il est resté toute sa vie fidèle aux Constitutions : le service de la Parole dans la pauvreté mendiante prit pour lui le visage d’un labeur théologique incessant conduit par la recherche contemplative de Dieu et le désir de la partager.

Son œuvre théologique magistrale est bien connue mais il a aussi, à la demande du pape de son époque, écrit l’office du Saint Sacrement  toujours en usage aujourd’hui.

Il est souvent représenté avec une colombe lui parlant à l’oreille, un soleil sur la poitrine, un livre à la main et parfois un ostensoir.

Il est docteur commun de l’Eglise universelle.

En illuminant l’intelligence, saint Thomas illumine notre cœur. Or celui-ci ne s’illumine que par la joie dont la source est de connaître Dieu.

FEVRIER

Bienheureux Fra Angélico, fêté le 18 février

Guido naquit vers 1395 aux environs de Florence. Après avoir appris le métier de peintre et de miniaturiste, vers 1420 il entre dans l’Ordre des Frères Prêcheurs au couvent de Fiesole, il y reçut le nom de Jean et eut pour prieur et pour maître saint Antonin, le futur archevêque de Florence.

Sa formation religieuse terminée, Fra Giovanni reprit son ancien métier. Sa grande œuvre fut la décoration du couvent Saint-Marc de Florence (1439-1445) dont les dominicains réformés venaient de faire l’acquisition.  Ce sont ses peintures des mystères de la vie du Christ qui le font connaître et le rendent célèbre. Nommons ses Nativités ,ses couronnements de la Vierge, la ronde des élus , ses crucifixions. Souvent sont placés des saints dominicains comme saint Dominique au pied de la croix, saint Pierre de Vérone assistant à l’Annonciation et à la Nativité, saint Thomas d’Aquin sur un triptyque avec la Vierge à l’Enfant.

  À partir de 1445, il vivra surtout à Rome, appelé par le Pape qui lui confia divers travaux de décoration au Vatican, notamment des fresques dans différentes chapelles.

Il meurt à Rome le 18 février 1455. Il est béatifié par saint Jean-Paul II en 1982 qui écrit sur lui : « En lui la foi est devenue culture, et la culture est devenue foi vécu… En lui, l’art devient prière. »

JANVIER

Sainte Marguerite de Hongrie fêtée le 18 janvier

Fille du roi de Hongrie, Marguerite fut vouée à Dieu avant sa naissance (1242) pour la libération de sa patrie envahie par les Tartares ; elle fut confiée, à l’âge de trois ans et demi, aux moniales dominicaines de Veszprem. À l’âge de douze ans, elle passa au nouveau monastère que son père avait fait construire pour elle à Buda. Elle y fit profession entre les mains de Maître Humbert de Romans, 5ème Maître de l’Ordre. Puis contrairement aux usages de l’Ordre, elle reçut la consécration des vierges de l’archevêque de Gran.

Jésus crucifié devint sa vie : Marguerite donna le témoignage d’une vie toute donnée au Christ crucifié et à ses sœurs qu’elle édifiait par sa charité, sa pauvreté et son humilité. Elle vécut dans son monastère comme la dernière des servantes. Fille de roi, son plaisir était de ressembler au vrai Roi, le Roi crucifié et toute autre couronne lui paraissait néant. Marguerite se fit un autre Christ et, pendant toute sa vie, célébra avec Jésus crucifié, le grand sacrifice qui sauve le monde. Elle mourut à l’âge de 28 ans le 18 janvier 1270.

 

DECEMBRE

Nous vous proposons la prière de la neuvaine à réciter du 30 novembre au 8 décembre.

« O Marie Immaculée , Mère de l’Eglise, Toi qui as toujours accompagné la vie de l’Eglise en France, nous nous confions à toi avec ferveur.

Redis-nous sans cesse : « Faites tout ce qu’Il vous dira ». Qu’à son intercession, l’Esprit-Saint fasse brûler nos coeurs du désir d’aimer Jésus et de le faire aimer. Que l’Eglise en France soit vraiment celle de ton Fils, porteuse de sa lumière et de sa grâce. 

En ces années de nécessaire purification, obtiens-nous la lucidité et le courage de rejeter toute complaisance avec le mal et de transformer ce qui doit l’être, ainsi que la douceur et l’humilité.

Veille particulièrement sur les consacrés. Que, par le don de leur vie, ils répondent sans réserve à l’amour de Dieu, en Jésus ton Fils aimé.

O Marie conçue sans péché, qu’au milieu des nations, notre Eglise soit fidèle à sa mission, et marche à la suite de Jésus, en actes et en vérité. Amen »

Mgr Eric de Moulin-Beaufort

Ajoutez à cette prière trois fois l’invocation : O Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous; et une dizaine de chapelet. Une communion le 8 décembre ou un jour de la neuvaine, et une confession est recommandée

NOVEMBRE :

Saint Albert le Grand, fêté le 15 novembre

Né en Souabe, il est connu avec son surnom de « grand » non par ses origines mais par sa science merveilleuse. Il est le philosophe. Il entre jeune dans l’Ordre, alors que Jourdain de Saxe est le Maître de l’Ordre et il fait ses études à Cologne.

Dans les années 1245-1248, il enseigne à Paris sur la Montagne Sainte-Geneviève et le plus attentif de ses élèves fut Thomas d’Aquin. Ses cours sont tellement appréciés et suivis par les étudiants que la salle du couvent Saint-Jacques est trop petite pour accueillir tout le monde. Il est obligé pour satisfaire son auditoire, de donner ses leçons sur la place publique : la place Maubert ou place de Saint-Albert à Paris.

Son génie fut d’ouvrir à la jeunesse étudiante, venue de tous pays le monde nouveau de la physique d’Aristote illustrée par ses interprètes juifs et arabes. Frère Thomas d’Aquin reprendra cette idée, « baptisera Aristote » et bâtira avec ses principes adaptés à la foi chrétienne le monument merveilleux qu’est la Somme de Théologie. Saint Albert eut l’intuition du génie de cet élève dont la doctrine allait surpasser la sienne.

Il devint ensuite Provincial de Teutonie, et il entre en lutte avec, aux côtés du franciscain Bonaventure, pour défendre le droit des Ordres mendiants à enseigner dans les universités. Puis, le pape Urbain IV le nomme évêque de Ratisbonne mais il se démit de cette charge au bout de deux ans se sentant davantage un homme d’étude. Il retourne enseigner à Strasbourg et à Cologne où il meurt en 1280 à 87 ans ayant enseigné jusqu’à 83 ans. Son disciple saint Thomas d’Aquin était mort avant lui et il avait pu défendre sa doctrine.

Son œuvre fut de tâcher de concilier sagesse humaine et foi divine tant dans sa recherche que dans son enseignement. Aussi demeure-t-il un maître pour tous les croyants qui veulent « apprendre à travers leurs progrès dans les sciences à mieux connaître le Seigneur et à l’aimer davantage. »

OCTOBRE:

Saint Louis Bertrand, fêté le 9 octobre

Né à Valence le 1er janvier 1526, il prit l’habit de l’Ordre le 26 août 1544. Devenu prêtre, il se voit confier en 1548 la charge de maître des novices. C’était un homme rude à lui-même : austère, sévèrement mortifié, il voyait surtout l’expiation due pour nos fautes à la justice divine. Et c’est pourquoi, il s’écriait volontiers : « Seigneur, brûlez, tranchez ici, ne m’épargnez pas en ce monde pour me pardonner dans l’autre ». Sa grâce personnelle était une grâce d’expiation : il voulait s’associer de toutes ses forces à la Passion du Christ. Tout cela il le vivait car il avait une grande foi.

Il demanda de se rendre à Salamanque pour y faire des études mais cela lui fut refusé. Alors, à sa demande, il partit en 1562 comme missionnaire dans l’actuelle Colombie. Il y resta 7 années durant lesquelles il déploya une grande activité missionnaire : par un don spécial de Dieu il était compris de tous les Indiens alors qu’il ne parlait que l’espagnol. Il semait, dit-on, les miracles sur ses pas.

En octobre 1569, il revient à Valence en Espagne où il seconda l’archevêque de Valence. Après une maladie longue et douloureuse, il mourut le 9 octobre 1581 comme il l’avait prédit. Il fut canonisé par Clément X en 1671.

Le trait particulier caractérisant saint Louis Bertrand est celui de l’expiation de la justice divine. Avec son visage endolori, il expie les péchés du monde et désire le salut des pécheurs suivant en cela le charisme de saint Dominique.

SEPTEMBRE : 

Bienheureux Jean-Joseph Lataste. Fêté le 7 septembre

Alcide Lataste est né en France, près de Bordeaux dans la ville de Cadillac, le 5 septembre 1832. Très jeune, il désire devenir prêtre et fait des études au séminaire de Bordeaux où il rencontre le Père Lacordaire OP. Avant de se tourner vers l’Ordre dominicain, il sera fonctionnaire des impôts jusqu’en 1857, année au cours de laquelle il rentre au noviciat des Frères Prêcheurs à Flavigny.

Durant ses années de formation, il est fasciné par la figure de sainte Marie-Madeleine. En 1864, il prêche une retraite aux détenues de la prison de Cadillac (prison de femmes incarcérées pour avortement ou de mauvaise vie) : ce fut l’étape décisive de son itinéraire. En effet, il est bouleversé par les conversions de ces femmes redevenues innocentes, véritables pénitentes à la suite de sainte Marie-Madeleine, mais toujours exposées au mépris et à la méfiance de la société. De là, jaillit l’idée qu’il faut fonder une congrégation pour les recevoir. C’est ce que réalise l’œuvre de Béthanie : la fusion des religieuses et des repenties en une seule et même famille. Pour cela, seule la prieure connaît le passé des femmes accueillies, réhabilitées ou non.  La fondation a lieu le 14 août 1866 à Frasne-le-Château, près de Besançon. Les débuts de cette fondation sont difficiles car l’Ordre ne soutient pas complètement ce projet. De plus, il est atteint de tuberculose dès 1868 et sait qu’il faut qu’il consolide son œuvre rapidement : il rédige avec l’aide de la première prieure Mère Henri-Dominique, les constitutions de Béthanie. Il meurt le 10 mars 1869, épuisé, âgé de 36 ans…

En 1870, la communauté déménage et s’installe à Montferrand-le-Château. C’est là qu’aujourd’hui encore, elle continue sa vie de prière et de miséricorde aidant les personnes tombées dans différentes addictions à s’en sortir.

Il est béatifié le 3 juin 2012, connu sous l’appellation « l’Apôtre des prisons » ou « Prêcheur de la miséricorde. »

Paul Claudel le présente en ces termes : « Le P. Lataste, c’est une robe blanche un beau jour dans notre prison. Une simple robe blanche. Et voici que nous habitions maintenant un château ! Nous étions enfermées, et voici que dans les mêmes murs nous sommes libres. Libres d’une liberté que nous n’avions encore jamais connue. »

AOUT

Sainte Rose de Lima. Fêtée le 23 août

Isabelle d’Oliva naquit à Lima au Pérou dans une famille d’origine espagnole, en 1586. La fillette à qui son teint sans pareil lui avait valu le surnom de Rose devint une jeune-fille exceptionnellement douée pour les arts et elle renonça très vite au monde.

Prenant comme modèle Sainte Catherine de Sienne, elle devint tertiaire dominicaine à vingt ans sous le nom de Rose de Sainte Marie. Ce fut une tertiaire « crucifiée » : sa pénitence était rude, ses épreuves morales furent plus rudes encore car elle souffrit les violentes attaques des siens, les morsures des mauvaises langues, les moqueries de son entourage. Elle partageait sa vie entre des austérités terrifiantes et l’intimité avec le Christ, la Vierge et les saints qui lui apparaissaient souvent. Au milieu de ses angoisses, elle gardait en son cœur la joie profonde d’aimer Dieu.

De toute son âme, elle désirait que toutes les créatures s’unissent à elle pour chanter la bonté de Dieu. C’est ainsi qu’à demie recluse dans le jardin de ses parents, elle ne s’ouvrait pas moins au souci missionnaire de l’Eglise.

Elle portait l’angoisse du salut des Indiens, pour lesquels elle eut aimé donner sa vie.

Le 24 août 1617, Rose expira doucement en disant trois fois « Jésus ! Jésus ! Jésus ! Première sainte de l’Amérique. Après sa canonisation au XVII ème siècle, une explosion de dévotion populaire envers elle la fit déclarer en 1670 patronne de l’Amérique.

JUILLET :

Saint Jean de Cologne. Fêté le 9 juillet

En 1572, la terreur calviniste faisait fureur en Hollande. Ces nouveaux barbares avaient la haine de tout ce qui était catholique, dirigés par Guillaume de la Marck dont la férocité était connue pour ne reculer devant aucun obstacle. Il prit la ville de Gorcum et fit main basse sur tous les prêtres et les religieux réfugiés dans la citadelle. Jean de Cologne, apprenant cela, n’hésite pas à quitter son habit religieux et sous un déguisement arrive à pénétrer à plusieurs reprises dans la citadelle apportant joie et réconfort aux réfugiés. Mais un jour il fut fait prisonnier et rejoignit le groupe. Quelques temps après, ils sont conduits à Brielle (Hollande du sud) et c’est là que le 4 juillet 1572 avec 19 prêtres et religieux ils subissent un supplice atroce : pendus à tour de rôle sous les cris haineux d’une populace déchaînée Quand vint le tour de Jean, il se souvint qu’il était Frère Prêcheur, il parle et dit sa joie de verser son sang pour la défense de l’autorité du Saint-Siège et de la présence réelle de Jésus dans l’Eucharistie.

Sur le lieu du supplice s’éleva un arbuste gracieux qui donna juste 19 fleurs ravissantes : il y avait 19 martyrs !

Le caractère spécial de leur martyre, c’est d’être mort pour témoigner du dogme de la présence réelle de Jésus dans l’Eucharistie et de la primauté du Saint- Siège. Demandons-leur et plus spécialement à Saint Jean de Cologne, une foi profonde, un amour intense pour l’Eucharistie et une obéissance absolue au Vicaire du Christ.

JUIN :

Saint Pierre de Vérone. Fêté le 4 juin

Fils de cathare, Pierre nait à Vérone en 1203. Il se convertit très jeune à la foi catholique, contre l’avis de ses parents et dès l’âge de 15 ans il est envoyé à Bologne pour ses études. C’est là qu’il est attiré à l’Ordre par la prédication de saint Dominique qui lui remet l’Habit peu de temps avant sa mort en 1221.

Il fut voué à la prédication, surtout chez les hérétiques auprès desquels il pratiqua, à l’exemple du fondateur des prêcheurs, la méthode évangélique du dialogue : Chargé de défendre la foi dans la Haute-Italie contre les entreprises violentes des hérétiques, il accepta la lutte avec intrépidité : partout, il prêche, dans les églises et sur les places publiques. Autour de lui, la foule est souvent hostile Par un travail inlassable, il obtint de nombreuses conversions et fut aussi le protecteur d’« Associations de la foi » et de « Confraternités de louange de la Bienheureuse Vierge Marie »,aida à la fondation  de l’Ordre des Servites de Marie.

Avec sa prédication, beaucoup retournent à la foi catholique si bien que les adversaires prennent peur : « Ce sera bien plus merveilleux après ma mort » leur crie Pierre de Vérone. En effet, il sait sa destinée. Le samedi de pâques 6 avril 1252, alors qu’il est sur la route qui va de Côme à Milan, des assassins se sont postés pour le tuer. Il avance en chantant le Victimae paschali et alors qu’il reçoit un coup de serpe dans la tête, avec son sang il écrit sur le sol « Credo in Deum » puis reçoit un coup au cœur. Moins d’un an après son martyre, il est canonisé à Pérouse par le pape innocent IV en 1253.

Un des fruits les plus magnifiques de son martyre fut la conversion de son assassin Carino. Carino se confessa et prit l’habit de l’Ordre, il vécut pendant 40ans dans la plus stricte pénitence : surnommé Petricida, le meurtrier de Pierre, est bienheureux ! 

Un tombeau aussi beau que celui réalisé pour saint Dominique à Bologne, le fut dans l’église des dominicains Saint Eustorge à Milan où repose son corps. C’était un des saints les plus populaires du Moyen-Age et il inspira le bienheureux Fra Angélico OP qui le représente souvent dans ses peintures.

MAI :

Notre Dame, Patronne de l’Ordre des Prêcheurs- Fêtée le 8 mai

Ce patronage de Marie sur l’Ordre date des débuts avec saint Dominique lui-même.

En effet, quand il commence sa lutte contre les Albigeois, il se met sous la protection de Notre Dame de Prouilhe : cette petite et humble chapelle auprès de laquelle il fondera le premier monastère des moniales dominicaines, est le centre de son apostolat. C’est là aussi qu’il convoque ses premiers fils et reçoit leurs vœux avant d’organiser la dispersion de ces mêmes fils aux quatre coins d’Europe.

En vision, Saint Dominique découvre l’assistance de la Vierge Marie auprès de l’Ordre : au cours d’une oraison qu’il fait dans le dortoir, il voit venir vers lui trois dames. Il s’agit de la Vierge accompagnée d’une femme portant un vase brillant et l’autre un aspersoir et la Vierge aspergeait les frères, traçant sur eux le signe de la croix. Elle se présente à Dominique en ces termes : « Je suis celle que chaque soir vous invoquez ; et lorsque vous dites Eia ergo, advocata nostra, je me prosterne devant mon fils pour la conservation de cet Ordre. » Après cela, il fut ravi en extase, voyant le Seigneur et la Vierge assise à sa droite vêtue d’une chappe couleur de saphir. Mais ne voyant pas auprès de Dieu de religieux de son ordre, il se mit à pleurer et n’osa plus approcher du Seigneur. Notre-Dame lui fit donc signe de venir et le Seigneur lui demanda la cause de ses larmes. Saint Dominique répond que c’est parce qu’il ne voit aucun fils de son Ordre. Alors, la Vierge ouvrit la chape qui la revêtait et lui présenta une grande multitude de ses frères à l’abri de cette chape. Dominique rendit grâce à Dieu, la vision disparut et lui convoqua ses frères à Matines et leur raconta cette vision les exhortant à garder une grande dévotion envers Marie.

Un autre bienfait de Notre Dame fut en plus de la guérison miraculeuse de Réginald d’Orléans, le don complet de l’habit de l’Ordre puisqu’elle lui apparut remettant le scapulaire blanc au-dessus de la tunique blanche.

C’est au chant du Salve Regina que le bienheureux Sadoc et ses compagnons furent martyrisés par les Tartares et en souvenir de cet événement on chante le Salve auprès des Frères et Sœurs de l’Ordre qui sont sur leur lit de mort.

La dévotion envers la Vierge Marie fut bien répandue par l’intermédiaire des prêcheurs qui développèrent la dévotion du Rosaire.

AVRIL : 

Sainte Catherine de Sienne – Fêtée le 29 avril

Catherine naquit à Sienne en 1347, avant -dernière de 25 enfants. Encore enfant, elle consacra à Dieu sa virginité : elle entend la voix de Jésus qui l’appelle à la vie intérieure. En même temps il se montre à elle, la tiare en tête, revêtu des ornements pontificaux pour lui indiquer qu’elle sera le fruit de cette vie intérieure : le salut de l’Eglise. Elle eut à souffrir de ses proches mille tourments, pour pouvoir mener cette vie d’oraison et de pénitence, dans l’Ordre de saint Dominique en tant que simple tertiaire dominicaine.

 Elle porte en son âme les deux caractères essentiels de l’Ordre : la contemplation et l’action. En effet, elle fut partagée entre la soif de contempler le Christ en croix et le service de l’Eglise que déchiraient alors les factions.

Elle vit de Dieu et en même temps c’est Jésus qui la forme :il lui apprend à lire et à écrire, il récite l’office divin avec elle, il l’incorpore à sa douloureuse Passion en imprimant en son corps les stigmates de ses blessures, Il lui prend son cœur et met le sien à sa place. Elle est assaillie par les démons qui voit en elle son adversaire le plus terrible.

Elle puise dans son amour pour Dieu les énergies qui lui permirent de prendre une place prépondérante dans les affaires de l’Eglise de son temps : elle parle au nom du Christ, elle voyage au nom du Christ, elle enseigne au nom du Christ. Elle se rend comme ambassadrice de Florence à Avignon auprès de Grégoire XI et lui dit nettement de rentrer à Rome. Elle engage un grand nombre de disciples sur la voie de la vie chrétienne et de la paix notamment à travers ses lettres.

 Quand elle voit la désolation de l’Eglise, ce schisme qui ravage la chrétienté, elle ne peut plus vivre. C’est à Rome qu’elle meurt d’épuisement, âgée de 33 ans après des pèlerinages quotidiens au tombeau de Saint Pierre, le 29 avril 1380. Son corps est inhumé à la Minerve et sa tête est ramenée par son confesseur Raymond de Capoue à Sienne.

Elle laisse un héritage considérable avec ses écrits spirituels : les Dialogues, les Lettres et les Oraisons.

Patronne secondaire de Rome et docteur de l’Eglise, Catherine reste une figure de sainteté pour toute l’Eglise.

Intention du pape pour le mois d’avril : Pour une culture de la non-violence. Prions pour une plus grande diffusion d’une culture de la non-violence, qui signifie un recours moindre aux armes de la part des Etats comme des citoyens.

Le 27 janvier 2023 s’ouvrent les années jubilaires fêtant Saint Thomas d’Aquin anniversaire de sa canonisation, de sa naissance et de sa mort. L’Ordre fête cela avec 3 années jubilaires de janvier 2023 à 2025. Il est fêté le 28 janvier dans l’Eglise universelle.

« Dieu, qui glorifiez votre Eglise par la science prodigieuse du bienheureux Thomas, votre confesseur et votre docteur, et qui la fécondez par sa sainte influence, accordez-nous, nous vous en supplions, de comprendre avec notre intelligence ce qu’il a enseigné et, en l’imitant, de faire ce qu’il a fait. » Oraison du 28 janvier

DECEMBRE :

Bienheureux Jean de Verceil, prêtre OP – Fêté le 1er décembre

Né en Italie au début du XIIIe siècle, Jean de Verceil enseignait le droit à l’université de Paris lorsqu’il entra dans l’Ordre des Prêcheurs sur le conseil du bienheureux Jourdain de Saxe. Élu sixième Maître de l’Ordre au Chapitre de Paris le 7 juin 1264, il demeura en charge pendant près de vingt ans. Il recourut plusieurs fois aux conseils théologiques de saint Thomas d’Aquin et prit sa défense lorsque sa doctrine fut attaquée.  

Il fut mêlé intimement à la vie de l’Eglise : les papes et les prélats se servirent de son influence pour la défendre contre ses ennemis et pour réchauffer le zèle de ses fidèles. Il eut une grande influence au Concile de Lyon (1274).

 C’est lui qui fit édifier à Bologne le tombeau de saint Dominique par le sculpteur Nicolas Pisano. Il contribua au développement de la dévotion au Saint Nom de Jésus. Ce prêcheur austère et pacifique, voyageur infatigable (on le voyait son bâton à la main, à pied, parcourir tous les pays), qui promut avec force l’étude, la pauvreté et la prédication évangélique, mourut à Montpellier le 30 novembre 1283.